ça y est c’est Noël. Enfin le moment de claquer le compte bancaire qu’on a eu du mal a renflouer après les impôts et les vacances d’été. Enfin le bonheur de vivre dans le froid, sous la pluie ET dans la nuit puisque nous vivons les jours les plus courts de l’année.
Quand arrive Noël, un profond scepticisme m’envahi. Je n’ai jamais vraiment compris pourquoi tout le monde s’excitait à cette période de l’année mais l’avouer c’est un peu comme une femme qui admet qu’elle ne veut pas d’enfants. Parce que comme TOUTES les femmes sont sensées vouloir des bébés, TOUS les êtres humains sont sensés trouver Noël merveilleux.
J-10.
La période des fêtes commence généralement par le Noël au bureau. La fameuse sauterie lors de laquelle je suis prise d’un élan de panique car je dois réussir subtilement a me soûler pour supporter la soirée mais pas trop non plus pour ne pas leurs balancer leurs quatre vérités. Je me cache derrière la bûche quand sonne l’heure des cadeaux à 5 euros et lorsque je vois la tête d’Olga déballer mon porte clef cochon qui fait caca.
J-3.
Stimulée par un shoot de vin chaud et de promesses de grasses matinées, je finis par me persuader que ça va être super et je me lance donc dans la course aux cadeaux. Je cours de boutiques en pop up, écarlate et essoufflée (rappelons que Noël c’est aussi la fête du fromage fondu sous toutes ses formes et l’interdiction d’ingérer un aliment en dessous de 1000 calories). Je rentre mon ventre et cours pendant mes pauses déjeuner sous le regard perplexe de mes collègues, dont les cadeaux sont deja emballés depuis le 1er Novembre et déposés au pied du sapin.
Hééééé merde le Sapin.
J’ai complètement oublié le sapin.
Je déteste les sapins.
Pas trop gros, pas trop petits, toujours trop chers.
Soixante….WHAAAAAAAAT ?? SERIOUSLY ?!!!?? Après un rapide coup d’œil à la météo de mon compte en banque qui affiche un joli nuage gris, je décide de le prendre. On est le 22 décembre apres tout et je ne suis plus à 2000 euros prêt….
Me voila donc qui traîne Gilbert. Que j’ai fini par baptiser après 32 minutes passées à traîner la bête sur les pavés jusqu’à mon domicile. Je le traîne donc. Je le hisse jusqu’au troisième, Gilbert est lourd, Gibert me pique. Gilbert perd ses épines. Gilbert me nargue. J’ai hâte d’étouffer Gilbert et ses épines dans son sac à sapin le 26 décembre au matin.
Le 23 décembre 12h11.
A ce moment là j’ai au moins un membre de ma famille toutes les 20 minutes au téléphone pour savoir ce qu’on mange et comment, ce qu’on offre et à qui.
« Mais si tu dois savoir toi, ta cousine de 13 ans elle aime quoi ? »
» Maman, à 13 ans je jouais au Tamagochi, je portais un sac à dos et mes cheveux étaient gras. Les filles de 12 ans aujourd’hui sont mieux sapées que moi, elles ont des porte monnaie pour aller en cours, une pédicure et du shampoing sec. « Je ne prends donc même pas le risque de m’avancer, de peur d’avoir à subir le regard despéré de l’adolescente en ouvrant son paquet.
24 décembre. 14h56.
Fière d’avoir échappée au combo grippe et gastro, je passe néanmoins la journée à me battre avec les cadeaux et mes fesses pour essayer de faire rentrer les premiers dans de jolis papiers pailletés et les autres dans une tenue de soirée.
20H12. J’arrive claquée, griffée et moulée dans mon vieux jean délavé mais TRIOMPHANTE chez mes parents. « Tu aurais pu faire un effort quand même » me glisse ma mère en voyant ma tenue mais c’était la seule pièce de ma penderie composée d’elasthane dans laquelle j’ai pu me glisser. Sa remarque file sur moi tel un doux murmure tandis que j’essaie d’atteindre une coupe de champagne et de me faufiler entre ma soeur et ma tante sapées comme jamais.
La fatigue, mon poids et mes finances sont vite oubliés en voyant tout ce petit monde et j’ai presque l’air détendue devant le duo chapon/chataignes.
» mais qu’est ce que tu as sur la lèvre sœur » me demande mon frère.
» du rouge à lèvres
» non au dessus, regarde… » .
« shit. Henri. L’herpes labiale annuel a éclos, faute au manque de sommeil, au froid, au gras… et tu vois …non parce qu’en ce moment j’suis un peu stressée au boulot et puis… »
« chuut Attendez tout le monde, Pauline Gregoire regardez l’objectif !!
PHOOOOOOOOOOTTTOOOOOOOOOOOOOOO! «
Bonnes fêtes :)